Le vasculaire interventionnelle ou endovasculaire s’est développée à partir des années 80 et a révolutionné l’approche thérapeutique des affections coronaires, rythmiques, valvulaires, myocardiques et congénitales. Cette discipline continue de se développer au gré du progrès technologique et des découvertes fondamentales sur les mécanismes des maladies cardiaques.
Elle représente une part importante de l’activité, particulièrement dans le domaine des traitements coronaires aigus : nous avons mis sur pied une organisation permettant de prendre en charge, de manière optimale, les patients présentant un infarctus myocardique secondaire à une occlusion complète d’une artère coronaire (STEMI) chez qui une reperméabilisation doit être réalisée le plus rapidement possible.
Une coordination étroite existe entre le service d’ambulance médicalisée, le service des urgences, l’Unité de soins intensifs coronaires et l’Unité de vasculaire Interventionnelle. De plus, l’Unité Coronaire et l’Unité du vasculaire Interventionnelle sont contiguës réalisant une “super” Unité Coronaire, disposant de toute la palette des techniques diagnostiques et thérapeutiques (ECG, écho, effort, coronarographie, angioplastie, étude électrophysiologique diagnostique et interventionnelle).
Plus de cent patients atteints de ce type d’infarctus, sont annuellement traités, quelle que soit l’heure, dans des conditions optimales, en particulier par l’application systématique de la voie radiale, en place de la voie fémorale : en effet, il est essentiel, non seulement de désocclure le vaisseau obstrué, mais aussi d’éviter un saignement important, qui peut quintupler la mortalité. Or, l’angioplastie de désocclusion aiguë est réalisée alors que le patient reçoit parallèlement plusieurs médicaments inhibant la coagulation, afin d’aider à la résorption du thrombus coronaire. La contre partie, est un plus haut taux de saignement, principalement à l’endroit de l’introduction vasculaire. L’artère fémorale, souvent athéromateuse, voire calcifiée, est plus profonde et les saignements au point de ponction ne sont pas exceptionnels, y compris et malgré l’utilisation d’un dispositif hémostatique (tampon de collagène). Des saignements au niveau de l’artère radiale sont virtuellement inexistants, parce que l’artère est fine, très facile à comprimer, peu athéromateuse, et pour autant qu’elle soit abordée par des praticiens expérimentés, qui utilisent quotidiennement et systématiquement cette voie d’abord.
L’activité de vasculaire interventionnelle comprend évidemment l’angioplastie réalisée plus électivement dans le syndrome coronaire aigu, sans occlusion complète et dans l’insuffisance coronaire chronique sévère, répondant mal au traitement médical. Au total, 400 procédures sont réalisées annuellement, soit environ 50% des patients explorés par coronarographie. Celles-ci sont complétées par des techniques endovasculaires sophistiquées: la mesure des pressions, permettant le calcul de la réserve coronaire fractionnelle (FFR), et les ultrasons endocoronaires, précisant la morphologie des plaques athéromateuses et le déploiement de stents.
L’électrophysiologie diagnostique et interventionnelle est réalisée, soit pour déterminer l’inductibilité persistante d’arythmies ventriculaires malgré un traitement anti-arythmique, soit pour interrompre définitivement un circuit aberrant générateur d’arythmies, par ablation par radiofréquence. Cette technique est essentiellement appliquée dans le flutter auriculaire et dans certains cas de tachycardie supraventriculaire.
L’essor récent de la Cardiologie Interventionnelle dans le domaine de la sténose aortique du sujet âgé fera l’objet d’une extension des activités de cardiologie interventionnelle à la pathologie valvulaire, la sténose aortique restant fréquemment non traitée, en raison d’un risque chirurgical excessif.
Enfin, l’utilisation de cellules souches sélectionnées, issues de la moelle osseuse, par injection de celle-ci dans l’artère coronaire, constitue une voie de recherche prometteuse dans le traitement de la dysfonction ventriculaire par destruction myocardique.