Recommandations actuelles de l’american college of chest physicians
Les recommandations de l’ACCP publiées en 2008 (avant l’apparition des études POST et CALISTO) reflètent le degré d’incertitude dans le domaine (tableau 1).3
Tableau 1
Recommandations de l’ACCP (2008)
Thrombose veineuse superficielle (TVS) secondaire à une perfusion intraveineuse : traitement par diclofénac topique (1B) ou per os (2B) TVS isolée héparine à bas poid moléculaire (HBPM) à dose préventive ou intermédiaire, ou héparine non fractionnée (HNF) (2B), ou HBPM puis relais par antivitamine K (2C) pour une durée de quatre semaines Le traitement anticoagulant des TVS est recommandé fortement par rapport à la chirurgie (1B) Eviter l’association entre anti-inflammatoires non stéroïdiens per os et anticoagulation (2B) TVS dont la longueur est courte et la localisation est à distance de la jonction saphéno-fémorale, ne nécessite probablement pas de traitement anticoagulant (absence d’évidence)
RECOMMANDATION
- Compresses chaudes et analgésiques pour soulager la douleur
En général, la thrombose veineuse superficielle régresse spontanément. L’application de compresses chaudes et la prise d’un antalgique, comme l’aspirine ou un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), aident en général à soulager la douleur.
Bien que l’inflammation disparaisse en général en quelques jours, il faut parfois plusieurs semaines pour que les masses et la sensibilité au toucher disparaissent complètement. Pour obtenir une amélioration plus rapide, le médecin peut injecter un anesthésique local, enlever le thrombus, et appliquer un bandage compressif qui sera porté pendant plusieurs jours. En cas de thrombose veineuse superficielle très étendue, l’héparine ou un anticoagulant différent est parfois aussi administré(e) pour limiter la coagulation sanguine.
Conclusions
20% des thrombophlébites superficielles donne une embolie pulmonaire
La pratique d’une échographie systématique demeure controversée en cas de suspicion clinique de TVS. Toutefois, à notre avis un US permettrait de confirmer le diagnostic, d’évaluer l’extension du thrombus (notamment la distance de la crosse) et de déterminer la présence d’une TVP associée, ce qui permettrait en fin de compte d’établir la meilleure stratégie thérapeutique. Un US nous paraît surtout indiqué dans le cas où le médecin traitant souhaiterait introduire un traitement anticoagulant ou chez tous les patients à risque d’une TVP/EP concomitante (cancer sous-jacent, immobilité, thrombophilie connue, antécédents d’événements thromboemboliques, etc.). Quant à savoir si tous les patients qui présentent une TVS d’au moins 5 cm de longueur nécessitent une anticoagulation, la question reste en suspens. Probablement, un traitement anticoagulant devrait être proposé aux patients à risque. Au vu des données apparues récemment dans la littérature, un traitement par fondaparinux à dose prophylactique (2,5 mg par voie sous-cutanée 1 x/jour) semble justifié pour une durée minimale de quatre semaines.